Association Sorézienne

Eliby : Ecole de Sorèze, le panache en plus

 

La préface de Bernard Blancotte
De l'Académie de Toulouse
De l'Académie du Languedoc
Commandeur des Palmes Académiques
Officier des Arts et Lettres

"Rouvrir les portes de Sorèze".

Cette vieille Ecole qui fêta en 1983 son tricentenaire, méritait d'être célébrée, sa vie étant toujours "scandée" par les lourdes notes de la cloche Martine tombant du clocher de l'ancienne église paroisiale... Jean Mistler qui fut le dévoué et talentueux Secrétaire Perpétuel de l'Académie Française et élève de l'Ecole rappelait dans ses écrits combien "la voix de cette cloche semblait si aigre, si rageuse le matin et si amicale le soir" ... en gardait le souvenir profond et qui mériterait "peut-être de ne pas mourir tout entier !"

En nous donnant "Le panache en plus" Eliby alias Pierre-Arnaud Lebonnois, ancien élève de l'Ecole Royale Militaire de Sorèze répond au voeu de Jean Mistler.

L'auteur, en tant que journaliste parlementaire accrédité auprès de l'Unesco, est officier Arts et Presse ainsi que le fondateur du Conseil National Supérieur du Civisme.

Ses réguliers et multiples retours à Sorèze l'ont incité à nous livrer avec maestria ses souvenirs !

Après avoir évoqué avec émotion son enfance, il nous rappelle son entrée à l'Ecole de Sorèze où "dès sa première visite, il ressentit un réel bien-être dans ces lieux".

Tous les chapitres sont placés sous le signe de la pensée du prêtre dominicain Henri Lacordaire - un des chefs de file du catholicisme libéral - orateur et conférencier de premier ordre qui, après avoir pris l'habit dominicain à Rome en 1839, rétablit cet ordre en France puis acquit et dirigea le Collège dès 1854.

Ce livre est dédié au rénovateur de l'Ecole, à tous les Soréziens et au mot "Panache", sans lequel "toute action, toute pensée, toute attitude, toute direction existentielle seraient vides de sens, puisque dénuées de noblesse d'esprit".

Oui, chaque page de cet ouvrage a du "panache". Cette fière allure est dans "Sorèze la grande", dans les années de pension de "Sorèze la quotidienne", dans la discipline de l'Ecole, qu'il s'agisse de la toilette, de l'emploi du temps "avare d'inoccupation", dans les déplacements en silence, dans les récréations, dans l'imagination débordante pour échapper aux surveillants.

Du panache ? dans l'exercice de défilés à travers le parc !
Du panache ? dans une discipline sorézienne
"rigoureuse sans être sévère" !

On retrouve là les préceptes devenus traditions de l'éducation dispensée à Sorèze, et le "support pédagogique" de l'uniforme porté par les élèves selon une hiérarchie comprenant des divisions en "collets" (au nombre de quatre couleurs), chacune de celles-ci ayant à sa tête un sergent et deux caporaux.

En compagnie de l'auteur, on va du passé "riche de souvenirs" à "l'avenir où sont nos espérances".

Dans ce livre - à l'instar de Jean Mistler - redisons-le ..."le passé a fait de Sorèze, humble village, un foyer de culture monastique pendant un millénaire, puis un centre d'enseignement et de rayonnement sur cette vieille terre languedocienne".

L'auteur s'exprime dans un style qui allie l'analyse, les réflexions personnelles, les exemples et anecdotes.

Mais de son élan de tendresse pour "son Ecole", il n'en stigmatise pas moins sur "un ton sans réplique, une société qui va à la dérive, perd ses repères et ne sait plus ni éduquer ni même guider ses propres enfants" (fin de citation)

Nous avons là des commentaires ayant trait aussi bien à l'éducation qu'aux exercices scolaires et pratiques sportives... avec toujours l'empreinte d'un Lacordaire qui ne confondait pas l'enseignement et l'éducation.

L'auteur s'interroge : "Lacordaire devenu invisible veille-t-il encore sur ses Cadets ?" Peut-être.

On ne saurait oublier d'évoquer les illustrations dues à l'auteur : uniformes de l'Etat Major des élèves, ceux de la Garde d'Honneur des quatre divisions et ceux de la fanfare... ainsi que des détails photographiques (fourragères, blasons, barrettes et leur signification, pommeau de l'épée sorézienne), le tout accompagné d'un plan de l'Ecole très descriptif.

L'auteur a non seulement le langage d'un pédagogue, mais aussi celui d'un journaliiste.

Il est de ceux qui possèdent "Les clefs de Sorèze".

"Le panache en plus", une œuvre écrite avec la passion du coeur et du souvenir qui n'exclut jamais la lucidité.

Quelques illustrations du livre


Le sergent Major


Le Maitre des cérémonies


Le porte Drapeau

Rétrospective Eliby
Bibliographie d'autres anciens
Le journal 2003